S’il existe bien un geste universel, compréhensible partout, c’est le câlin. La psychologue Kathleen Keating explique d’ailleurs que “les câlins, mieux que l’esperanto, parlent une langue universelle”. Les câlins sont donc universels dans l’espace, mais aussi dans le temps! En fait, il s’agit même d’un réflexe primaire lié au sens du toucher, un retour à l’autre dans un système qui nous pousse à virtualiser les relations et les contacts.
Le câlin est un retour aux sources
Le câlin, un besoin primaire
On a eu tendance à oublier que dans des relations entre êtres humains, se toucher est important. C’est à la fois une démonstration d’affection mais aussi un geste qui assure une sécurité.
Aujourd’hui, on a moins de contacts physiques les uns avec les autres. On se relie aux autres virtuellement, grâce aux smartphones, aux réseaux sociaux, etc. Aussi, on finit par être plus désinhibé.e en écrivant un texto qu’en se retrouvant face à une personne qu’on apprécie! Il nous est devenu difficile d’exprimer nos sentiments en tête à tête. Il est si facile de se lâcher à coups d’émojis. 😍
Pourtant, les liens sociaux sont à la base de la pyramide de Maslow – qui regroupe les besoins primaires de l’être humain. Mais si on se contente de relations virtuelles, cette base s’affaiblit. En effet, les liens ne sont pas aussi solides s’ils ne sont pas renforcés par des contacts physiques. On se sent moins en sécurité, et moins assuré de son appartenance à un groupe social que lorsqu’on reçoit et que l’on donne des démonstrations d’affection concrète et tactiles, comme les câlins!
Les câlins redeviennent à la mode!
Et c’est une très bonne nouvelle! On assiste à un retour aux câlins, grâce à des mouvements comme les “free hugs”. Des ateliers de câlinothérapie sont créés, où, en groupe mixtes, on se câline ensemble dans une atmosphère saine, bienveillante et pleine d’amour. Tout aussi original, les bars à câlins sont des lieux où on peut recevoir un câlin d’un “câlineur” professionnel.
Plus spirituel, vous avez peut-être déjà entendu parler d’Amma, Mère Spirituelle Indienne, fondatrice de l’ONG “Embrassing the world“. Amma participe à des tournées mondiales où elle passe des heures à pratiquer le darshan avec celles et ceux qui viennent à sa rencontre. Le darshan est une forme d’étreinte hindouiste, qui dure une dizaine de seconde et qui a pour vocation de transmettre une énergie spirituelle d’amour. En 2017, Amma aurait ainsi câliné près de 37 millions de personnes tout autour du globe.
Ainsi, on comprend qu’il existe un véritable manque de contact physique, des lacunes, que l’on cherche à dépasser partout dans le monde. Chacune et chacun peut choisir ce qui va combler ce besoin d’amour, et la naissance de ces mouvements est finalement plutôt rassurante.
Le câlin qui soigne
Faire un câlin déclenche un tas de réactions chimiques dans le corps et le cerveau des participants! Qu’on enlace son partenaire, un.e ami.e ou son enfant, notre cerveau va sécréter de l’endorphine – hormone du bonheur – de l’ocytocine – hormone de l’attachement, mais aussi de la sérotonine et de la dopamine – qui régulent le stress et agissent comme un sédatif apaisant. Les câlins éloignent aussi les maladies! Le peau à peau permet d’augmenter les défenses immunitaires en stimulant la création des anticorps.
Ces hormones sont les mêmes que celles déclenchées par les peau à peau entre les parents et leur nouveau-né. C’est pourquoi il est recommandé d’avoir un maximum de contact avec un nourrisson. Faute de quoi, le développement cérébral, la croissance et l’équilibre psychologique de l’enfant risquent d’être compromis.
Au 20e siècle, on a par exemple remarqué dans des orphelinats et des hospices aux Etats-Unis et au Royaume-Uni un taux de mortalité infantile très élevé, qui approchait les 100%! La plupart des décès n’étaient pas dus à la famine ou la maladie, contrairement à ce que l’on pourrait penser. Ce sont les carences affectives et sensorielles qui faisaient mourir ces enfants, qui ne souffraient pas de la faim ou d’une absence de traitements médicaux. Sans amour, sans câlins, et sans stimulation de leurs sens, ces enfants se laissaient mourir ou développaient de lourds dysfonctionnements cognitifs, comportementaux et psychologiques, relevés dans les années 40 par le psychanalyste René Spitz.
Petit guide des bienfaits des câlins:
Les câlins sont un symbole de protection, qui rassure et augmente le bonheur et la confiance en soi à tout âge. Un câlin est aussi un signe de gratitude après un cadeau ou un service rendu. Pendant un câlin, on partage son énergie avec l’autre, ce qui entraîne un cocktail de bienfaits comme:
- la réduction de la pression artérielle
- l’amélioration du sommeil
- l’entretien du désir sexuel dans le couple (les couples qui ont beaucoup de gestes tendres, qui s’enlacent souvent affectueusement durent plus longtemps, selon certaines études)
- la diminution du stress, de la solitude, des angoisses
- la stimulation des cinq sens
- le renforcement des liens sociaux avec son entourage
- l’amélioration de l’estime de soi
Je vous prescris donc une bonne dose de câlins quotidiens!
Et si je n’aime pas les câlins?
Il peut arriver qu’on n’aime pas les câlins, ou tous les contacts physiques en général. Bien souvent, cela est dû à un manque de stimulation dans l’enfance, voire la petite enfance. En réalité, on reproduit toute notre vie les modèles que nous avons eu enfant. Si nous n’avons pas été beaucoup câliné.e, nous aurons du mal à devenir câlins une fois adultes. Consciemment ou inconsciemment, on a peur d’être rejeté par l’autre, on n’accepte pas vraiment notre corps, et donc on n’apprécie pas
d’être touché, ce qui représente un acte très intime. Lorsqu’on ne supporte pas du tout d’être touché, ce qui peut se produire suite à un traumatisme, on parle alors d’haptophobie.
Heureusement, il est possible d’apprendre à dépasser cette angoisse d’être touché.e. Pour cela, il ne faut pas hésiter à demander de l’aide à des professionnels. L’hypnose et la sophrologie peuvent aider à comprendre les raisons pour lesquelles on n’aime pas les câlins. On peut, par exemple, effectuer des séances d’hypnose régressive pour s’adresser et rassurer directement l’enfant intérieur. On peut aussi travailler sur l’amour de soi. Je vous propose ainsi un programme de 30 jours pour apprendre à s’aimer qui peut vous accompagner à la rencontre de vous-même.