En lien avec le mouvement de la slow life, qui invite à ralentir dans tous les domaines du quotidien alors qu’on nous pousse toujours à aller plus vite, le slow sex est l’inverse du quickie – soit, faire l’amour rapidement en quelques minutes. Il est issu du mouvement né autour du livre “L’Éloge de la lenteur” de Carl Honoré.
Pourquoi essayer le slow sex ?
La durée moyenne mondiale d’un rapport sexuel, préliminaires compris, est de 18 minutes. Dans le slow sex, l’idée est d’oublier la performance et tout ce qui pourrait avoir à trait avec la pornographie et autre. On prend son temps, et on n’a pas pour objectif la pénétration et l’orgasme rapide. Diana Richardson développe ce principe dans son livre “Le slow sex: faire l’amour en pleine conscience”.
Sur le même principe de la méditation pleine conscience, dans le slow sex, on va prêter attention à tous ses sens en éveil. On va se masser, se concentrer sur les ressentis du corps, se caresser, se sentir, se parler. En bref, se concentrer à la fois sur ses propres ressentis et sur ceux de l’autre: son souffle, son odeur, sa chaleur corporelle, etc. L’idée est de faire monter le désir lentement pour permettre au couple de se rapprocher dans son intimité.
Les bienfaits du slow sex
Le fait de pratiquer le slow sex va augmenter la confiance en soi, notamment pour des personnes qui auraient subi des traumatismes ou des insécurités: femmes brusquées par d’anciens partenaires, agressions, etc. Et pour les hommes, cela peut aider à résoudre les difficultés liées à la mécanique, comme les éjaculations précoces ou retardées ou les problèmes d’érections.
Cette pratique nous aide également à devenir acteur ou actrice de sa sexualité au même titre que de sa vie. En n’attendant pas que l’autre réponde à nos besoins, on reprend contact avec ses sensations. On arrête alors de réfléchir à la technique pour se laisser aller et vivre pleinement le moment. On peut alors sortir de sa zone de confort et des schémas habituels – surtout quand on est en couple depuis longtemps. Il est très masculin de toujours répéter la “stratégie” qui fonctionne! Dans le slow sex, on évite de reproduire toujours le même schéma, on se laisse guider par ses envies sans réfléchir, même si cela implique d’être plus lent!
Comment se mettre au slow sex?
Pour se lancer dans le slow sex, il est important de se créer une ambiance. En effet, le slow sex se prépare! Alors on coupe les téléphones, on s’assure de ne pas être dérangé•e•s, on oublie le travail, les contrariétés, on met de côté tous les soucis du moment.
Il est aussi intéressant de créer de l’anticipation qui va faire monter le désir, en envoyant par exemple dans la journée des sms coquins à son ou sa partenaire. Musique, bougie, huile de massage, lumière tamisée, il n’y a qu’à laisser aller son imagination et choisir ce que l’on aime et ce qui nous inspire! On peut même pimenter les choses en utilisant d’autres artifices pour amener plus d’intensité!
La sophrologie est un outil précieux pour se mettre en douceur au slow sex.
Je vous propose deux exercices pour vous lancer.
Seul•e tout d’abord, placez vous debout, les pieds écartés de la largeur du bassin, les genoux fléchis, le dos et la tête droite, une main posée sur le ventre au niveau du nombril. En inspirant et expirant par la bouche uniquement, faites des respirations abdominales pour concentrer la pression vers le bas ventre. En même temps, synchronisez les mouvements de votre bassin avec votre respiration. En inspirant, gonflez le ventre et basculez les fesses vers l’arrière, et en soufflant, videz le ventre en basculant le bassin vers l’avant. En faisant cet exercice le plus lentement possible, plusieurs fois, vous allez pouvoir vous reconnecter à votre respiration et à vos sensations.
L’autre exercice se pratique à deux. On se met l’un devant l’autre, debout, le dos droit, la tête droite, les pieds écartés de la largeur du bassin, genoux fléchis et épaule relâchées. La personne derrière pose sa main sur le ventre de son partenaire devant elle. Elle va alors essayer d’adopter le rythme de la respiration de l’autre pendant quelques minutes avant d’inverser les rôles. Pour mieux ressentir, on peut pratiquer cet exercice les yeux fermés. Le but est ici d’aider à la connexion entre les partenaires.
Le slow sex, pour varier ses pratiques et se reconnecter à ses sensations.
Le slow sex est à pratiquer ponctuellement. On peut l’alterner avec le quickie – plus bestial – ou le sexe classique!L’idée est de varier les plaisirs pour éviter la routine, et de ne pas trop savoir à l’avance comment cela va se passer!
Pour beaucoup de gens, les relations sexuelles restent source d’angoisse et de soucis. Il ne faut alors pas hésiter à se faire accompagner. Souvent, quand on parle un peu de ses problèmes autour de soi, on se rend compte que beaucoup d’autres personnes sont concernées mais qu’il existe comme un tabou qui empêche d’en parler. Aussi, bien plus de monde qu’on ne le pense se font accompagner par des professionnel.le•s!