Dire oui à tout, une habitude bien ancrée

« Sois gentil.le », « Fais-le pour faire plaisir à papa, maman, papy, mamie, etc. », Si tu fais ça, tu seras un bon garçon/une bonne fille »… Nous avons tous déjà entendu ces phrases apparemment innocentes. Pourtant, elles ont des conséquences durant toute notre vie!

À partir de dix-huit mois, les enfants comprennent qu’un mot très pratique existe et qu’il leur permet d’affirmer haut et fort qu’ils ne sont pas d’accord, le « non »! C’est alors parti pour une période (longue pour les parents) du « non » à tout. C’est à la fois très drôle pour les enfants de faire enrager les adultes, mais cela leur permet surtout d’affirmer qu’ils ne sont plus fusionnels avec leur mère. Ils sont des êtres à part qui ont le droit d’affirmer leurs envies…ou non!

Revers de la médaille, c’est aussi à ce moment là qu’on les conditionne en leur demandant de dire oui pour faire plaisir aux autres. Le but de ces petites phrases est d’apprendre que dire oui, c’est être gentil et ne pas blesser l’autre. En disant oui, on s’assure d’être aimé.

 

Faux oui, vraie frustration.

On continue de reproduire ce modèle à l’âge adulte. Pourquoi? Par peur de décevoir les autres et d’être rejeté. Voire même peur de ne plus être aimé ou de subir des représailles.

Par exemple, dans notre vie professionnelle, il peut arriver qu’on ne dise pas non à son supérieur par peur qu’on nous refuse une prime ou nos congés.

On prend alors l’habitude de dire des « faux oui« , des oui que nous disons pour faire plaisir alors qu’ils vont à l’encontre de ce que nous voulons vraiment. On dit oui par peur de se sentir coupable. Dire oui alors que nous pensons « non » crée de la frustration. Cela nous éloigne de qui nous sommes vraiment, nous ne sommes plus authentiques.

Ces faux oui peuvent se présenter dans de nombreux contextes, et en particulier dans notre intimité.

Lorsqu’on est en couple, on peut se sentir obligé.e de dire oui pour faire plaisir à l’autre, mais on le fera à contrecoeur. Si l’autre nous demande de répondre à ses besoins sans écouter les nôtres, c’est une marque d’égoïsme de sa part. Il faut alors prendre le temps d’en discuter pour remettre les choses au clair.

Dans le cadre de rencontre, il ne faut pas se sentir obligé de dire oui à quelqu’un parce qu’il ou elle nous a offert un cadeau, un dîner, etc. Dès lors que nous ne sommes pas interessé.e par quelqu’un, rien ne nous oblige à lui dire oui, même s’il ou elle est la personne la plus sympathique qui soit. Ce n’est pas grave d’être célibataire et cela n’oblige pas à accepter tout et n’importe quoi. Il faut s’écouter et écouter son intuition.

Apprendre à dire non dans ces deux cas, c’est aussi apprendre à s’affirmer dans le respect de sa sexualité.

 

Un non libérateur

Pourquoi donc est-ce si important de dire non? C’est très simple, dire non c’est pouvoir faire ses propres choix dans sa vie. Ainsi, on peut vivre selon nos valeurs, et non pas en fonction des choix des autres à notre place.

Il existe des personnes qui demandent en permanence l’avis des autres, mais elles font toujours face au même problème: chacun à sa propre vision du monde. Chacun voit le monde avec ses propres filtres: son éducation, ses croyances, son expérience, etc.

L’avis des autres ne peut jamais nous correspondre complètement. Nous pouvons être entouré de gens qui ne sont pas bienveillants, mais aussi de personnes qui veulent notre bien mais qui nous empêchent d’avancer parce qu’ils ou elles veulent nous protéger.

C’est pourquoi dire non permet de rester qui l’on est. C’est un excellent moyen de se respecter soi-même, et de ne pas faire quelque chose qui va à l’encontre de nos valeurs.

Par exemple, il peut arriver que nous rentrions du travail fatigué.e et que l’on nous propose une sortie. Nous ne devrions pas nous sentir obligé.e d’accepter à contrecœur alors que notre corps nous demande de nous reposer.

En bref, il est important de savoir dire non pour poser des limites aux autres.

 

Petit guide pour apprendre à dire non

Comment dire non sans culpabiliser? C’est le principal problème qui se pose à nous quand nous disons non. Nous pensons blesser l’autre. Voilà quelques conseils pour apprendre à dire non en toute sérénité!

Demandez clairement les choses sans les exiger.

Soyez clairs et précis dans vos demandes. On ne peut pas reprocher à quelqu’un de ne pas avoir faite qu’on ne lui a pas demandé de faire. Cela est particulièrement vrai dans des situations de couple. On attend souvent de l’autre qu’il devine nos besoins et nos pensées, cela crée des tensions si l’autre ne les a pas compris. En revanche, si nous disons clairement « j’aimerai que tu fasses ceci ou cela » ou « je ressens telle chose », nos intentions sont claires.

Dans le cas d’un couple, il faut aussi éviter de faire des suppositions. « Il/elle a bien dû voir pourquoi je suis en colère », « Si elle ou il agit comme ça, c’est qu’elle ou il pense ça », etc. sont des présupposés nocifs. Il vaut mieux demander clairement l’état d’esprit de l’autre plutôt que d’imaginer des choses qui ne sont pas forcément vraies.

Enfin, quand on doit demander quelque chose à quelqu’un, il faut le faire rapidement. Si on attend trop longtemps, on risque de développer des émotions comme de la colère. À ce moment là, notre demande risque d’avoir l’air d’un ordre ou d’une plainte, ce qui ne sera pas bon pour la relation.

Apprenez à dire des vrais oui

Nous avons parlé des faux oui que nous disons au quotidien. Il est temps d’apprendre à vraiment dire oui. Cela signifie dire oui au bon moment. Il faut se fier à notre ressenti pour pouvoir dire oui

en réponse à des opportunité qui nous intéressent et nous animent. Si on sent que quelque chose est bon pour nous, il ne faut pas se priver de lui dire un oui franc et sincère!

Comprenez pourquoi dire non

On peut dire non à quelque chose quand cela ne correspond pas à nos valeurs. Encore une fois, écoutez votre intuition mais aussi votre bon sens. Si on vous demande de traiter un dossier supplémentaire au travail alors que vous êtes déjà débordé.e, dites non car cela n’est pas bon pour vous. Si vous sentez que cela atteint vos limites, il est tout a fait normal de refuser. Vous pouvez alors chercher ensemble des solutions au problème. Dans cet exemple, on peut parler avec son manager pour voir comment changer les priorités, déléguer ou trouver de l’aide. Ainsi, le dossier sera traité sans créer de tensions avec votre hiérarchie ni vous coûter votre énergie.

Dire non ce n’est pas seulement s’affirmer en disant « j’ai du pouvoir sur les autres », c’est surtout dire « J’ai des limites et je respecte qui je suis »!

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Comment dire « non » sans culpabiliser:

Il est important de toujours communiquer sur vos ressentis, et de ne pas attaquer l’autre sur ce qu’il a fait ou ce qu’il est.

Aussi, il faut préférer des phrases qui commencent par « je » comme:

– « J’ai peur que tu te vexes si je refuse »

– « Je ne sais pas comment te dire non »

-« Je me sens contraint.e d’accepter et cela me gêne »

Et éviter des phrases offensives qui commencent par « tu »:

– » Tu m’en demandes trop »

-« Tu ne me prends pas en considération », etc.

Et si on a déjà dit oui sur quelque chose qui ne nous convient pas, et que l’on souhaite revenir sur le « oui », on peut dire quelque chose comme… « Je t’ai dit oui, mais en y réfléchissant, je me rends compte que ça ne me convient pas ».

 

Au-delà du non, un oui pour soi 

Pour conclure, il faut rappeler que vous ne devez pas vous sentir obligé.e de justifier un non. Il y a une différence entre savoir pourquoi vous le dites et vous justifier. Prenez le temps de comprendre vos raisons, mais celles-ci ne regardent que vous et vous serez ainsi toujours légitime.

Pour aller plus loin dans votre apprentissage du non, vous pouvez retrouver tous mes conseils dans mon programme « Apprendre à s’aimer en 30 jours« , pour retrouver votre confiance en vous et vous affirmer comme la belle personne que vous êtes.