Le statut flou des médecines douces

Quand on s’intéresse aux médecine douces et alternatives, on a parfois peur du charlatanisme et on risque de tout mélanger: marabouts, sectes, chamanisme, voyance, etc. C’est pour cela que je tenais à vous guider dans votre futur choix!

Cette peur est naturelle, car on a assisté ces dernières années à plusieurs radiations de médecins de l’ordre des médecins car ils préconisaient des traitements inadaptés ou tenaient des propos mettant en danger la vie des personnes. Des histoires comme celle de Steve Jobs, qui a refusé les traitements classiques pour son cancer, en leur préférant les méthodes naturelles; ou celle du professeur Joyeux, radié de l’ordre des médecins après des propos controversés contre les lobbys de l’alimentation ou l’efficacité des vaccins, peuvent inquiéter.

Les médecines alternatives en Europe

Pourtant, 58% des français ont eu recours aux médecines douces pour se soigner en 2017, et 100 millions de personnes rien qu’en Europe. En Allemagne, il existe un statut, le heilpratiker, reconnu depuis 1939, et qui permet à des praticiens d’exercer leur discipline sans l’accord d’un médecin et sans l’être eux-même. Pour obtenir ce statut, il faut correspondre à des critères stricts et passer un examen du ministère de la Santé qui s’assure sur les connaissances des candidats en médecine clinique. Cela rassure forcément sur la qualité de leurs formations! En Suisse et en Allemagne, les médecines douces sont même remboursées par les assurances maladies!

En résumé, il existe une grande confusion et des craintes chez les personnes comme vous, qui aimeraient consulter les médecines douces. Le problème est, qu’en France, les médecines douces et alternatives ne sont pas réglementées. À ce jour, seules l’homéopathie et l’acupuncture sont reconnues comme des orientations médicales – et non pas des spécialités. Même l’ostéopathie ne rentre pas en ligne de compte et est considérée comme une approche thérapeutique non-conventionnelle. Il est donc parfois difficile de s’y retrouver quand on souhaite consulter, quelle que soit la pratique et son efficacité reconnue.

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Comment trouver son thérapeute en médecines douces?

Les points d’attention qui doivent nous alerter

Dans tous les cas, les thérapeutes et les praticiens ne sont pas des médecins et ne doivent pas s’y substituer. Ils ne doivent pas inciter à arrêter un traitement. Si vous faites face à un thérapeute qui vous demande d’arrêter un traitement psychologique ou médical ou pose un diagnostic, je vous recommande de fuir.

Les points d’attention qui doivent vous alerter sont:

  • Si la personne n’est pas claire dans ses explications et tient un discours embrouillé plein de jargon pseudo-médical.
  • Si le praticien vous propose un pseudo-traitement miraculeux.
  • Si vous ne sentez pas la personne, que vous n’avez pas le feeling, écoutez-vous et cessez de voir le thérapeute, même si vous êtes en cours d’accompagnement. Vous devez être à l’aise et ne pas sentir de rapport de domination dans une consultation.
  • Si vous ne voyez aucune amélioration au bout d’un certain temps, vous pouvez soit changer de thérapeute soit cesser le suivi.
  • Si le thérapeute vous propose une séance gratuite puis de régler les séances suivantes à l’avance. Cette pratique existe et est utilisée par des professionnels sérieux mais je vous invite tout de même à rester sur vos gardes avant de reverser des sommes d’argent importante.
  • Si le thérapeute vous demande d’acheter du matériel spécifique. Évidemment, cela dépend des pratiques, il sera par exemple normal qu’un naturopathe vous demande d’acheter des compléments alimentaires.
  • Si le thérapeute vous reproche d’arrêter la thérapie et vous demande des explications. Si vous choisissez de ne plus donner de signes de vie, le thérapeute n’a pas à vous contacter (sauf en cas de suivi téléphonique prévu dans le coaching), et vous n’avez pas à justifier de vouloir arrêter.
  • Si le praticien cherche à vous isoler. Il est important que le professionnel soit quelqu’un qui vous éclaire, mais il ne doit en aucun cas vous aveugler.
  • Si la personne vous demande de réciter des prières, ou d’entrer dans une certaine religion.
  • Si le praticien effectue des touchers non adaptés. Il ne doit pas y avoir de touchers non consentis et non adaptés à la pratique, et vous ne devez pas ressentir de gène. Dernier point de vigilance, si la personne demande à être réglée en liquide uniquement, vous pouvez vous poser des questions, pas tant sur sa pratique que sur la légalité dans laquelle elle est exercée.

Les indicateurs de fiabilité

Généralement, le bouche-à-oreille est un bon indicatif de la fiabilité d’un professionnel. Cela peut venir des proches, mais aussi des autres professionnels, comme son médecin traitant ou son pharmacien s’ils sont ouverts sur ces pratiques.

Dans tous les cas, pour vous assurer du sérieux de votre praticien, vous pouvez vérifier ces quelques points:

  • Les thérapeutes doivent être transparents sur leur pratique, le prix de la séance, le déroulement de la consultation, le nombre de séances si un suivi est nécessaire. Un prix trop haut ou trop bas doit vous alerter. À titre d’exemple, les tarifs en sophrologie sur Paris sont entre 70€ et 80€ la séance, et entre 50€ et 60€ en province.
  • Les formations du thérapeute peuvent être un bon indicateur. Comme les pratiques ne sont pas réglementées, n’importe qui peut ouvrir son cabinet en autodidacte. Cela ne signifie pas que la personne n’est pas compétente, mais il peut être rassurant de vérifier le contenu de la formation effectuée. En général, celles-ci comportent une partie théorique et une partie pratique. Une certification RNCP pour les sophrologues par exemple (le répertoire national des certifications professionnelles) est en général un gage de sérieux.
  • Vérifiez également que les spécialités de votre thérapeute correspondent à ce que vous recherchez. L’hypnose ericksonienne n’est pas l’hypnose analgésique et ne permet pas, par exemple, d’opérer quelqu’un. L’hypnose analgésique doit être pratiquée par des médecins formés à la pratique. Si on souhaite consulter un sophrologue pour un problème de  vaginisme, autant aller consulter un sophrologue spécialisé en sexualité, ou un sophrologue en complément d’un sexologue.

Enfin, le thérapeute doit reconnaître que sa pratique a des limites. Il doit vous en avertir et vous réorienter vers une personne plus qualifiée le cas échéant.

 

Les bonus

Certaines pratiques sont désormais prises en charge par des mutuelles. Il est par exemple parfois possible d’être remboursé pour des séances d’ostéopathie, de sophrologie, ou, plus rarement, de Shiatsu. En revanche, d’autres comme le Reïki ne sont pas (encore?) dans la liste!

Pour conclure, je souhaite vous rappeler que, même si vous avez commencé un accompagnement, vous avez toujours le choix de changer et de partir. Cela est valable pour les médecines douces et alternatives, mais aussi pour toutes les pratiques traditionnelles. Vous pouvez changer de médecin, de gynécologue, d’ophtalmologue, etc. si vous ne vous sentez pas bien avec ce professionnel, même s’il est difficile d’avoir rendez-vous dans certaines communes.

Des annuaires spécialisés comme Médoucine ou Doctolib vous permettent maintenant de trouver des professionnels et de prendre rendez-vous plus facilement, tout en vous garantissant de leur sérieux et de leur professionnalisme.